30 Juin 2021
Image d’illustration Le génie Civil du 27 janvier 1923 site Gallica.bnf.fr/BnF
Sources : Revue générale des chemins de fer et tramways avril 1923, Revue générale des chemins de fer et tramways août 1923, Le génie civil 16 septembre 1922, Le génie civil 27 janvier 1923, Délibérations Conseil général de la Haute Garonne 1923, Rapport et délibérations Conseil Général du Doubs 1924 site Gallica.bnf.fr/BnF
La première automotrices Renault type KA
En 1922, Renault se lançait dans les automotrices avec le KA, premier d’une série de très nombreux autorails/automotrices qui lui succèderont avec plus ou moins de succès selon les types.
Au premier regard on est frappé par cette dissymétrie au niveau des roues qui mélange un bogie porteur à deux petites roues de 500mm avec un essieu moteur à roues de 950mm. Est-ce que le constructeur automobile avait voulu, pour son arrivée dans cette catégorie, s’inspirer de ce qui existait déjà pour faciliter son apprentissage ?
Regardez ce de Dion Bouton (vraisemblablement du type C) et voyez les similitudes au niveau du bogie avant.
En fait, le moteur étant situé sous le conducteur, les petites roues trouvaient leurs justifications dans cette configuration.
Destinée aux chemins de fer départementaux, cette automotrice était à écartement métrique. Le premier exemplaire avait été livré au département du Cher pour être exploité sur la ligne d’Argent à la Guerche.
Description
Long d’un peu plus de 8 mètres pour une tare de 8,5 tonnes, ce véhicule pouvait transporter une trentaine de voyageurs à 40 km/h. La taille réduite de sa caisse ne permettait pas une utilisation en réversibilité d’où sa seule cabine de conduite du côté du moteur. Le retournement s’effectuait au moyen d’une plaque tournante dans les gares qui en disposaient.
Le châssis ressemblait à celui des camions mais était légèrement plus long et plus renforcé.
Le moteur avait une cylindrée de 5,3 litres (110 X140) répartie sur 4 cylindres. A 1100 tours /mn, il développait, selon les versions, 18 ou 30 chevaux. Afin de réduire les coûts mais aussi de s’appuyer sur du matériel éprouvé, le moteur, la boîte (4 vitesses + marche arrière), l’embrayage (à cône inversé) et la transmission (arbre à cardan attaquant directement l’essieu arrière sans différentiel) étaient semblables à ceux des camions construits par Renault.
Le tableau ci-après fait la synthèse des performances obtenues en termes de vitesse, d’effort à la jante, de franchissement de rampes et de tonnage remorqué. Comme information complémentaire, notons que la consommation était de l’ordre de 20 litres au 100 km.
Le système de freinage comportait deux dispositifs : un agissant sur le mécanisme de transmission et l’autre sur les roues.
En complément un frein de secours était mis à la disposition du conducteur.
Mise en service et carrière.
Cet autorail a d’abord été mis en service dans le département du Cher sur la ligne d’Argent à la Guerche dans sa version à 18 chevaux. Quelques mois après, c’était au département du Doubs qu’avait été livré le deuxième exemplaire pour la ligne de Besançon à Amathay. Cette ligne comportant de fortes déclivités allant jusqu’à 45mm/m, la version à 30 chevaux avait été retenue.
Le site « louisrenault.com » indique que seulement 7 exemplaires ont été construits.
Pour un coup d’essai ce ne fut pas un coup de maître mais l’important était de se lancer et la suite donnera raison à Louis Renault d’avoir pris la décision d’investir dans ce nouveau mode.
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