6 Juin 2021
Image d’illustration Le génie Civil 25 avril 1936 1933 site Gallica.bnf.fr / BnF
Source : Le génie civil 25 avril 1936, La revue pétrolière 6 juillet 1935 1933 site Gallica.bnf.fr / BnF La journée industrielle 25 avril 1936 site https://www.retronews.fr/
Autorail Brissonneau et Lotz
Spécialisés dans le matériel ferroviaire à voie métrique, les Etablissements Brissonneau et Lotz de Nantes ont produit, dans les années 30, des autorails et des locotracteurs pour le compte des compagnies de chemins de fer secondaires et des colonies. A côté de Billard et de Dion-Bouton, Brissonneau et Lotz représentait une des marques principales des matériels pour voies à écartement réduit.
Les caractéristiques des lignes de ces réseaux étant souvent à profil difficile, le choix de BL s’était porté sur un engin à moteur Diesel disposant d’une transmission électrique.
Nous allons voir aujourd’hui deux types de matériels, le BL type 1 et le BL double type 2.
Caractéristiques générales.
Le BL type 1 mesurait 13 mètres de longs hors-tampons pour une longueur de caisse 11,42m. Celle-ci offrait jusqu’à 32 places assises dont 24 dans le compartiment à voyageurs sur des sièges 2+2 à dossiers réversibles. Huit strapontins situés sur les deux plateformes d’accès complétaient l’offre en place assise à laquelle pouvaient s’ajouter 20 places debout. La capacité d’emport du compartiment à bagages était de 1500 kilos.
Le poids total en charge s’élevait à 17 t pour une tare de 13,5 tonnes. Il pouvait tracter une remorque de 6,5tonnes.
Deux cabines de conduite permettaient la réversibilité. Le poste de conduite situé à côté du groupe électrogène était séparé de lui par une cloison vitrée.
Ci-dessous photographié avec une remorque.
Le BL double type 2 avait une longueur de 24 mètres et était aménagé en classe mixte offrant 44 places en seconde dans deux compartiments et 16 places en 1ère classe. Une intercirculation permettait de relier les deux éléments. Deux cabines de conduite situées à chaque extrémité permettaient la marche en réversibilité.
Caractéristiques mécaniques
Les deux autorails disposaient du même moteur 6 cylindres Berliet licence ACRO développant 135 chevaux à 1500 tours/mn. Le BL double en était doté de deux.
Le moteur entraînait une génératrice de type BL composée de deux enroulements inducteurs (un shunt et un auxiliaire) pouvant fournir en régime unihoraire, une puissance de 90kW. Ce groupe électrogène était monté sur un châssis avec amortisseurs en caoutchouc.
Les deux moteurs de traction (quatre sur le BL double) avaient une puissance unihoraire de 45kW. Ils étaient suspendus par le nez et commandaient chacun un essieu par une démultiplication d’engrenage.
Le conducteur de l’automotrice disposait d’un manipulateur pour la marche avant et arrière avec une manette à 4 crans correspondant au nombre de tours de 600/900/1200 et 1500. En agissant sur le contrôleur et sur la manette on pouvait doser la puissance fournie aux jantes.
Les bogies porteurs et moteurs étaient du type Brill. Ils avaient remplacé les bogies primitifs car ceux-ci généraient des mouvements de « galop » qui entrainaient une limitation de vitesse à 50km/h dans les courbes de faible rayon (150 mètres).
La carrosserie, entièrement métallique, formait un ensemble tubulaire rigide qui reposait par des traverses sur les bogies. Les parois latérales étaient armées de profilés formant longerons.
Le système de freinage comportait deux dispositifs :
- un frein auxiliaire à main
- un frein à air comprimé de type Westinghouse agissant sur toutes les roues.
A 45 km/h la distance d’arrêt était de 50 mètres en palier et de 100 mètres en pente de 15 mm/mètre.
Les performances
En palier, on pouvait atteindre la vitesse de 80 km/h et sur un seul moteur, avec la version BL double, la vitesse se maintenait à 75km/h. La consommation du BL type 1 avec remorque (poids total de 22,5t) était de 25 litres au 100km.
Les accélérations en rampe étaient tout à fait satisfaisantes. La vitesse de 40 km/h s’atteignait en 63 secondes sur une rampe de 15mm/mètre.
En palier, les performances sont résumées sur le graphique suivant. On voit que les 40km/h sont atteints en 33 secondes et en 200 mètres de distance et les 50 km/h en 50 secondes soit une distance parcourue d’un peu plus de 400 mètres.
La production
La « journée industrielle » du 25 avril 1936 nous informe qu’à cette date, différents réseaux avaient mis en service ces engins parmi lesquels les chemins de fer de l’Anjou, les chemins de fer du Morbihan et ceux de Provence (photo ci-dessous). D’autre part des commandes étaient en cours pour les compagnies PLM, Midi ainsi que pour celles des chemins de fer de Charente, des Deux-Sèvres et de Madagascar.
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