29 Juillet 2021
Image d’illustration, Congrès du carbone végétal métropolitain et colonial Lyon 1929 Site gallica.bnf.fr/BnF
RGCF et T octobre 1922, RGCF et T avril 1923, RGCF et T mai 1923, RGCF et T septembre 1924 Site gallica.bnf.fr/BnF, Congrès du carbone végétal métropolitain et colonial Lyon 1929 Site gallica.bnf.fr/BnF La Revue Pétrolière 23 Juin 1928 Site gallica.bnf.fr/BnF
Locotracteurs à voie normale
Pour parer aux besoins pressants de l’armée durant le conflit, certains constructeurs avaient repris le modèle retenu par les services de l’ALVF (Artillerie Lourde sur Voies Ferrées), à savoir transformer un wagon plat en locotracteur en lui adjoignant le châssis et le moteur d’un camion. La transmission du mouvement aux essieux était réalisée par des chaînes depuis un arbre transversal.
Voici le modèle ALVF construit par Baudet-Donon
A) Marque Baudet Donon
S’inspirant des directives de l’ALVF, Baudet-Donon sortait une évolution plus élaborée du modèle ci-dessus. D’un poids de 15 tonnes et muni d’un cabestan, cet engin était animé par un moteur à 4 cylindres de 6,8 litres de cylindrée (125 x 140) qui développait 40 chevaux.
Disposant de 6 vitesses et d’un démultiplicateur, les vitesses atteintes par ce locotracteur allaient de 1,5 à 7 sur la petite combinaison et de 8 à 40 km/h sur la grande. La transmission du mouvement aux essieux se faisait par chaînes.
B) Marque Berliet
Berliet avait également suivi la voie du wagon plateforme en sortant cet exemplaire de 15 tonnes mû par un moteur 4 cylindres de 5,3 litres de cylindrée (110 x 140) développant 30 chevaux (de 26 à 33 selon les besoins). Doté de 4 vitesses (2,5, 5, 10 et 20 km/h) cet engin était muni d’un cabestan pouvant fournir un effort de 1400 kg avec 4 rouleaux d’angle. La transmission du mouvement aux essieux se faisait par chaînes.
Dès 1923, le PLM utilisait pour manœuvrer les wagons et les rames dans 7 gares moyennes de son réseau (Villefranche sur Saône, Digoin, Louhans, ST Louis les Aygalades, Salon et Monaco) ces locotracteurs Berliet qui pouvaient tracter en palier des rames de 230 tonnes.
Une variante à gazogène verra le jour quelques années plus tard (Berliet type RL CBG de 12 tonnes)
C) Marque Campagne
Avec ce locotracteur on sortait du type « wagon-plateforme » pour s’approcher du type locomotive. Doté d’un moteur puissant de 60 chevaux, cet engin disposait d’une boîte à 3 rapports qui lui permettait des vitesses de 3, 6 et 12 km/h. Un treuil venait compléter son équipement.
La transmission du mouvement aux essieux se faisait par chaînes.
D) Marque de Dion Bouton
Là encore, le wagon plateforme était définitivement abandonné au profit d’un modèle rappelant les formes des locomotives à vapeur. D’un poids de 15 tonnes, cet engin était équipé d’un moteur 4 cylindres de 7,3 litres de cylindrée (125 x 150) développant 45 chevaux. La boîte à 3 rapports autorisait des vitesses de 3, 6 et 12 km/h.
La transmission à l’essieu moteur se faisait par chaînes, les deux essieux étant accouplés par bielles.
E) Marque Schneider
E1 Schneider de 15t type LB
Ce locotracteur avait été spécialement conçu pour les voies industrielles ayant des courbes de faible rayon. Une version de type LBA (12 tonnes) existait pour les voies métriques.
Commençons par les cotes qui sont données dans la représentation en coupe ci-après. Les emplacements des différents organes sont repris dans la légende.
Cet engin puissant de 15 tonnes disposait d’un moteur 4 cylindres de 9,7 litres de cylindrée développant 60 chevaux à 1200 tours/mn. Il pouvait fonctionner à l’essence, au benzol ou à l’alcool carburé.
Le changement de vitesse s’effectuait à l’aide de deux trains baladeurs procurant 4 multiplications. L’essieu avant, non suspendu, recevait la commande directe par engrenages droits. Les deux essieux étaient accouplés par bielles.
Un treuil disposé sous la cabine pouvait fournir un effort de 3 tonnes.
Les vitesses et les performances selon le profil de la voie sont fournies dans le tableau ci-dessous.
E2 Schneider de 20 t type LH
Ce locotracteur de 20 tonnes possédait des caractéristiques qui lui permettaient d’acheminer des wagons entre les gares grâce notamment à sa vitesse de 50 km/h. Doté du même moteur que le 15 tonnes, il en différait par les éléments suivants.
- une longueur et un empattement plus importants,
- les deux essieux étaient suspendus, le mouvement était transmis par un faux essieu solidaire du châssis.
- double démultiplication permettant deux régimes de vitesses :
- 4 à 16 km/h pour les manœuvres de gare
- 12 à 50 km/h pour les déplacements inter-gares.
- un dispositif de point mort neutralisait toutes les liaisons mécaniques pour autoriser l’incorporation de l’engin dans un train.
- un cabestan ou un treuil pouvait compléter l’équipement.
F) Marque Weitz-Leroux
Construit à Lyon par la société Weitz, ce locotracteur de 15 tonnes avait un moteur 4 cylindres de 55 chevaux. La transmission du mouvement s’effectuait par l’intermédiaire d’un faux essieu et de bielles. Les trois vitesses de travail allaient de 6 à 18 km/h. L’engin était équipé d'un treuil.
G) Marque Renault
Ce locotracteur de 6,5 mètres de long et de 19 tonnes disposait d’un moteur 6 cylindres de 9,1 litres de cylindrée (110 X 160) développant une puissance de 60 chevaux. La transmission du mouvement aux roues se faisait par l’intermédiaire d’un faux essieu et de bielles. Les quatre vitesses de travail correspondaient à 4, 6, 11 et 19 km/h. Comme les précédents, il était équipé d’un treuil.
H) Marque Crochat
Spécialiste de la transmission électrique, l’entreprise Crochat avait construit pendant la guerre, pour les besoins de l’ALVF, ces deux locotracteurs à voie normale qui avaient pratiquement le gabarit d’une locomotive.
Le premier pesait 22 tonnes et avait un groupe électrogène dont le moteur à essence développait 100 chevaux. Le deuxième pesait 44 tonnes et avait deux moteurs de 100 chevaux
I) Marque Moyse
D’un poids de 15 tonnes, ce locotracteur Moyse avait un moteur de 90 chevaux. La transmission électrique était du type Crochat. Les réceptrices entrainaient les essieux par chaînes.
Ci-dessous dans la version 20 tonnes lors d’un essai dynamométrique. La puissance développée au crochet était de 5 tonnes.
Au 1 janvier 1926, cent locotracteurs Moyse avaient été produits. On en trouvait même dans les triages La production en 1926 du modèle de 20 tonnes était de 6 exemplaires par mois.
Un prototype Moyse à gazogène avait été présenté à l'exposition forestière de Versailles en juin 1928. Il affichait un coût de revient à la tonne kilomètre de 1 centime. Le voici.
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