TGV Une fabuleuse épopée technologique et humaine.

TGV  Une fabuleuse épopée technologique et humaine

Auteur Didier Janssoone aux  Editions E.T.A.I

Le récit de cette fabuleuse aventure, qui nous est contée par Didier Janssoone, commence par une rétrospective de l’évolution de la SNCF depuis la fin de la seconde guerre mondiale ; ceci afin de nous faire mieux comprendre dans quel contexte naquit le projet du TGV. Dans cette partie introductive, on a le plaisir d’admirer de belles photos ferroviaires d’époque ainsi que de découvrir, ou redécouvrir pour les plus anciens, des affiches publicitaires qui marquaient le début de l’ère du marketing.

Le chapitre qui suit est consacré au TGV Sud-est, celui par lequel le chemin de fer  est entré dans le règne de la grande vitesse. C’est sûrement le train qui a le plus marqué les esprits, un peu comme le Capitole  qui, 14 ans plus tôt, roulait pour la première fois en service commercial à 200km/h.

Puis c’est au tour du TGV Atlantique d’être mis à l’honneur, ce TGV qui bénéficiait d’une infrastructure optimisée pour rouler à 300 km/h et qui en a profité pour nous offrir un fabuleux record du monde à plus de 515km/h.  C’est aussi l’occasion que saisit l’auteur pour nous décrire les aménagements rendus nécessaires à Montparnasse afin de reprendre une partie du trafic dévolu jusque là à la vénérable gare d’Austerlitz.  Les prémices de l’optimisation commerciale avec Socrate nous sont rappelées notamment à travers ses débuts laborieux que, pour ma part, j’ai bien connus puisqu’étant, à ce moment là, en fonction à la Division Commerciale de Paris Rive Gauche.

Après l’aîné du Sud Est et le cadet de l’Atlantique, un troisième né venait compléter la fratrie en prenant la direction du Nord et ouvrant ainsi des perspectives à l’international vers Londres, Bruxelles et Amsterdam.

Le benjamin, quant à lui, verra le jour en 2007. Parti sur les chapeaux de roue avec près de 575 km/h, le nouveau TGV desservira l’Est à 320 km/h et fera même des incursions en Allemagne en réciprocité de l’ICE poursuivant sa route jusqu’à Paris. Entre temps, le TGV Sud Est ira jusqu’à Marseille et un peu plus tard c’est le TGV Atlantique qui bénéficiera d’une voie nouvelle jusqu’à Bordeaux.

Si la technique est à l’honneur notamment à travers la signalisation et les installations de sécurité, les hommes et les femmes ne sont pas oubliés pour autant. Didier Janssoone nous fait découvrir les coulisses de l’exploitation du TGV en présentant les acteurs qui participent au bon fonctionnement du service : conducteurs, contrôleurs, aiguilleurs, agent circulation et régulateur sans oublier ceux qui agissent plus dans l’ombre mais qui sont tout aussi indispensables, les personnels de maintenance qu’ils soient de l’infrastructure ou du matériel.

Outre le plaisir que l’on éprouve à la lecture de l’histoire de ce moyen de locomotion révolutionnaire qui fait partie, sans conteste, des grandes réussites de l’industrie française, le livre de Didier Janssoone nous donne aussi les clés pour mieux comprendre comment ce nouveau concept a émergé et surtout comment il a permis, au chemin de fer, de revenir dans la course, lui qui commençait à être distancé par l’avion et l’automobile qui avaient su, avant lui, faire preuve de modernité. Aujourd’hui, plus personne ne conteste la pertinence du TGV comme outil de désenclavement des territoires et l’on peut dire, sans crainte d’être démenti par le temps, que l’on fêtera dans 10 ans, mais aussi dans les décennies qui suivront, la longue vie du Train à Grande Vitesse.

Ce résumé, forcément très succinct, ne couvre qu’une petite partie de toute la richesse contenue dans cet ouvrage dont je vous recommande vivement la lecture.