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Cheminot Transport

L'Autorail ADN

Image d’illustration Le Monde colonial 1936  site gallica.bnf.fr / BnF

Sources : Le Monde Colonial 1936, RGCF mars 1934, RGCF novembre 1936, Bulletin PLM Novembre 1933, Bulletin PLM novembre 1936 site gallica.bnf.fr / BnF., Loco revue n°685 août 2004, correspondance ferroviaire 2H janvier 2004

 

Autorail ADN

 

Le Monde colonial 1936  site gallica.bnf.fr / BnF

Les ADN du PLM

Fin 1931, le PLM décidait d’expérimenter à grande échelle un moyen de locomotion qui semblait être la solution miracle pour sauver les petites lignes secondaires dont l’exploitation par des trains à vapeur devenait de plus en plus dispendieuse. Le contexte de la crise économique de 1929, dont les premiers effets commençaient à se faire sentir en Europe, rendait cette évolution indispensable.

A cet effet, le réseau PLM avait commandé à différents constructeurs 22 autorails correspondant à 8 prototypes distincts dont l’autorail ADN qui lui était livré dans le courant de l’année 1933 pour la desserte de la ligne Toulon aux Salins d’Hyères (photo en gare de Toulon ci-dessous). Qualifiés de prototypes par le PLM, les deux exemplaires étaient numérotés ZZ-H-1 et 2.

Bulletin PLM novembre 1933 site gallica.bnf.fr / BnF

Alors que les constructeurs automobiles qui se lançaient dans le ferroviaire misaient sur l’allègement maximum des caisses, l’entreprise des Aciéries du Nord, qui avait une longue expérience dans la réparation du matériel ferroviaire, prenait une voie plus classique en ayant recours à une construction métallique du type des voitures de chemin de fer, mais en faisant appel aux dernières avancées technologique comme le principe tubulaire avec une caisse faisant corps avec le châssis et reposant sur deux bogies dont un moteur. Ce dernier bogie pesait 8,8t dont 4,4 pour le moteur et la transmission. Voici une vue d’un bogie avec son groupe moteur.

RGCF 1934  site gallica.bnf.fr / BnF

Chaque extrémité était dotée d’un poste de conduite et entre les deux se trouvaient un local à bagages et deux compartiments à voyageurs pouvant accueillir 65 voyageurs assis et 20 debout. Pesant 34 t à vide pour un poids total en charge de 42 tonnes et une longueur de 21 mètres, les ADN de première génération avaient un moteur diesel  Man six cylindres de 170/180 chevaux à 900 tours/mn qui les propulsait, malgré leurs masses élevées, à 100 km/h grâce à la forme aérodynamique de leurs extrémités  profilées en éperon.

Le système de freinage était constitué de 3 éléments :

- un frein à air comprimé dont l’action s’exerçait sur des sabots de frein,

- un frein électromagnétique par patins,

-un frein à main d’immobilisation ;

Dès leurs mises en service, ces engins ont été utilisés de façon intensive (9 navettes journalières soit 440 km), à la satisfaction des exploitants mais aussi des clients.

Deux ADN étaient livrés la même année au réseau du PO.

 

Bulletin PLM 1934  site gallica.bnf.fr / BnF

 

Les ADN de la compagnie du Nord.

RGCF 1936  site gallica.bnf.fr / BnF

Ces autorails différaient sensiblement de ceux du PLM par leurs parties mécaniques et par leurs longueurs. En effet, outre le moteur ACENOR licence Man de 8 cylindres (alésage 175 course 220 soit 42 litres de cylindrée),  les ADN du Nord disposaient d’une transmission électrique de type Jeumont. La génératrice était capable d’une puissance de 165kW à 1000 tours/mn sous une tension de 700 volts. La longueur totale dépassait 23 mètres.

Numérotés ZZ 17 et 18, les autorails du Nord avaient les caractéristiques suivantes.

RGCF1936  site gallica.bnf.fr / BnF

 

La deuxième génération des ADN.

Après ceux du PLM, du PO et du Nord, une autre série d’autorail destinée aux chemins de fer de l’Etat (2 exemplaires), au PO/Midi (9 exemplaires) puis au PLM (12 exemplaires) sera produite  entre 1935 et 1937. Dotés du moteur Man à 8 cylindres de 280 chevaux à 1400 tours/mn (300 ch à 1500t/mn) et d’une boîte de vitesse Winterthur à 5 rapports, ces engins pouvaient rouler à 120 km/h et s’arrêter en 370 mètres.

Les autorails de l’Etat étaient basés à Rouen pour les dessertes Rouen Le Havre et Rouen Dieppe. Cette petite série de deux engins sera cédée au PLM au bout de 2 ans. Ceux du PO/Midi assuraient des parcours sur Poitiers Châtellerault alors que ceux du PLM étaient affectés à Chalon /Saône.

Après les pertes subies pendant la guerre, les 22 unités subsistantes, immatriculées entre XA 2001 et 2212,  seront regroupées sur la région Sud-est où ils recevront progressivement une nouvelle motorisation constituée par le célèbre Renault 517 à 12 cylindres en V que l’on retrouvait, par exemple, sur les Picasso. Ils seront affectés aux centres d’autorails de Chalon et Laroche Migennes.

En 1962 la SNCF adoptait une nouvelle numérotation pour les autorails. Les ADN étaient rebaptisés selon la revue «  Loco Revue n°685 d’août 2004 » :

- X22001 et 02 pour les ex Etat 

- X 22101 à 109 pour les ex PO/Midi

- X 22201 à 212 pour les ex PLM

Si l'on fait la somme de cette répartition on arrive à 23 alors que la revue « correspondance ferroviaire 2H de 2004 » n’en trouve que 22.

La radiation interviendra entre 1963 et 1966

Rappelons, pour terminer, que les ADN ont préfiguré les autorails standards dont le sujet a déjà été traité dans https://cheminot-transport.com/2021/04/l-autorail-standard-de-conception-sncf.html

 

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