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Cheminot Transport

Locomotive 1442 de la Southern Pacfic

Image d’illustration : Bob Fremming-Dallas, Wisconsin, Public domain, via Wikimedia Commons

Sources RGCF septembre 1940 site Gallica.bnf.fr/BnF, Livre Locomotion moderne 1950 Collection personnelle

 

Locomotive AC 9 type 1442 (2-8-8-4) du Southern Pacific RR

Bob Fremming-Dallas, Wisconsin, Public domain, via Wikimedia Commons

 

Chaque fois que j’ai eu l’occasion de voyager aux USA, j’ai toujours été frappé par le gigantisme qui caractérise si bien cet immense pays: que ce soient les paysages naturels grandioses des parcs de l’Ouest Américain situés dans l’Arizona, l’Utah ou le Nevada ou les infrastructures et les bâtiments comme les highways enchevêtrées de Los Angeles, les gratte-ciel de New York ou les hôtels de 7000 chambres de Végas. En fait, tout ce qui existe dans ce pays n'a de cesse que de rivaliser dans la démesure ou dans les excès.

Dans ce contexte, le ferroviaire ne fait pas exception !

On a tous vu ces longs convois tirés par des groupes de 4 ou 5 locomotives géantes avec d’immenses containers gerbés sur deux niveaux parcourir des centaines voire des milliers de kilomètres. Et c’était la même chose du temps de la vapeur comme pour cette locomotive 1442 dont je vais vous parler aujourd’hui.

Livre Locomotion moderne 1950 Collection personnelle

Les locomotives 1442 étaient à usage mixte, voyageurs/marchandises. Elles avaient été livrées en 1939/1940 par Lima Locomotive Works, la même firme qui construira quelques années plus tard 280 locomotives 141 R pour la SNCF sur les 1340 commandées. Ces machines à vapeur, au nombre de 12, étaient utilisées sur la ligne d’El Paso à Tucumari soit une distance de 530 km avec des déclivités importantes dont un passage à plus de 2000 mètres d’altitude pour le point le plus haut.

Apte à rouler à 120 km/h, la locomotive 1442 pouvait s’inscrire dans des courbes de 96 mètres de rayon malgré sa grande longueur et son nombre impressionnant d’essieux.

Forte d’une puissance de 6000 chevaux développée aux cylindres, cette machine avait des dimensions hors  normes ou du moins jamais atteintes en France ou en Europe. Jugez plutôt avec ces tableaux des caractéristiques et les schémas en coupe de l’engin.

RGCF septembre 1940 site Gallica.bnf.fr/BnF,
RGCF septembre 1940 site Gallica.bnf.fr/BnF,

 

RGCF septembre 1940 site Gallica.bnf.fr/BnF,
RGCF septembre 1940 site Gallica.bnf.fr/BnF,

Plus de 24 mètres de long, une masse de 312 tonnes et un tender de 184 tonnes soit près de 500 tonnes tender attelé, cette machine de tous les superlatifs pouvait développer un effort de traction de 56 tonnes à 64 km/h grâce notamment à son poids adhérent de 240 tonnes.

RGCF septembre 1940 site Gallica.bnf.fr/BnF,

La chaudière disposait d’une grille de 13,94 m2 avec bien évidemment un chargeur mécanique pour pouvoir nourrir le monstre ! Seul le timbre de la chaudière n’avait rien d’exceptionnel avec ses 17,5 kilos de pression.

Un réchauffeur d’eau du type TA2 Hancock était capable de fournir 49m3 d’eau par heure à la chaudière.

 Le foyer, la chambre de combustion et les 7 siphons  avaient une surface de 55 m2. Le faisceau tubulaire comprenait 86 tubes à petite section et 260 à plus grande section. La surface de chauffe dépassait 640 m2 avec le foyer. Le surchauffeur développait une surface de 260 m2.

RGCF septembre 1940 site Gallica.bnf.fr/BnF,

La distribution était du type Walshaerts avec des soupapes.

Le bissel avant était doté de roues de 0,9 mètres. Il disposait d’un rappel de jeu latéral.

Les roues accouplées avaient un diamètre de 1,585mètre. Les 4 cylindres de 600 x 800 mm actionnaient le 3ième essieu de chaque groupe de 4.

Les roues du bogie arrière mesuraient 1,06 mètre de diamètre.

A l’image de la locomotive, le tender avait une taille en rapport avec celle-ci. Deux bogies de 3 essieux, supportait une masse de 180 tonnes soit 30 tonnes par essieu. La capacité  était de 84 m3 en eau et de 28 tonnes en combustible.

Je terminerai par une particularité commune au système de freinage des roues du tender et des bandages des roues motrices. En effet les roues étaient munies d’un dispositif de refroidissement par projection d’eau à commande pneumatique. Ce système automatique se déclenchait dès que les freins étaient appliqués. Un robinet, à la disposition du mécanicien, permettait de moduler ou de supprimer cette action.

Cette locomotive hors norme n’est pas le seule que le « Nouveau Monde » a construit. J’aurai l’occasion, dans d’autres articles, de présenter d’autres machines tout aussi impressionnantes que la 1442 de la Southern Pacific.

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