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Cheminot Transport

Autorail Delaunay-Belleville

Sources : Bulletin PLM 11/1934, Bulletin PLM 9/1935, Bulletin PLM 11/1936, Bulletin PLM 3/1932, Bulletin PLM 11/1937, Bulletin PLM 9/1934, Bulletin PLM juillet 1929, La vie du Rail Notre Métier 24/07/1952 le tout sur site Gallica https://gallica.bnf.fr

 

 

Autorail Delaunay-Belleville

 

La vie du Rail Notre Métier 24/07/1952 site Gallica https://gallica.bnf.fr

En 1931, conscients que la concurrence routière (autocars et voitures individuelles) devenait de plus en plus prégnante, les différents réseaux de chemin de fer avaient lancé plusieurs appels d’offres pour la livraison d’autorails qui étaient seuls considérés comme pouvant enrayer le déclin des transports ferroviaires sur les petites lignes secondaires. Au vu des réponses obtenues, le réseau PLM commandait en 1932 une vingtaine d’autorails qu’il classait en deux groupes :

- le Groupe 1 comprenait des véhicules d'une capacité d'une quarantaine de places que l’on pouvait segmenter en deux types :

- ceux du type « automobile » proche du gabarit et de la forme des autocars.

- ceux du type « chemin de fer » comme celui dont je vais vous décrire les caractéristiques dans les lignes suivantes.

- Groupe 2 autorails de grande capacité à 60 places assises et plus.

 

Dans le groupe 1, pour les autorails du type « chemin de fer », le PLM avait commandé :

- 4 autorails Baudet-Donnon-Roussel (voir https://cheminot-transport.com/2021/09/autorails-baudet-donon-et-roussel.html )

-4 autorails de la Compagnie Générale de Constructions (voir https://cheminot-transport.com/2021/05/l-autorail-cgc-du-plm-et-de-l-etat.html )

- 2 autorails Delaunay-Belleville, objet du présent article.

 

A l’instar des autres compagnies automobiles (Renault, Berliet, Bugatti, de Dion-Bouton, Panhard etc.) qui s’étaient lancées avec plus ou moins de bonheur dans ce nouveau concept de transport ferroviaire, la société Delaunay-Belleville, qui avait une grande expérience dans la production automobile de voiture haut de gamme ainsi que dans les chaudières pour bateau, décidait de présenter un projet aux formes arrondies qui se caractérisait par un record de légèreté.

Construit avec une caisse en Duralumin, alliage d’aluminium extrêmement léger mais très résistant, l’autorail Delaunay-Belleville avait un poids à vide n’excédant pas 8,7t pour une masse totale en charge de 13t. Mû par un moteur Diesel de production maison qui développait 80 ch. à 1100 tours/mn (sur le bulletin PLM de 11/1936 il n’est indiqué qu’une puissance de 65ch), ce petit véhicule, à châssis en acier avec deux essieux moteurs, était équipé d’une boîte à 4 vitesses à commande électropneumatique. Il pouvait rouler à 90km/h et offrait 40 places assises et 9 places debout. Le compartiment à bagages avait une capacité de chargement de 1000 kg. L’autorail Delaunay-Belleville pouvait circuler accouplé avec un autre élément ce qui doublait la capacité offerte.

Une autre raison qui contribuait à la légèreté de l’ensemble se trouvait dans l’utilisation d’aciers spéciaux à haute résistance pour la confection des bandages. Comme on peut le voir sur la figure ci-dessous, les bandages, en acier spécial, étaient maintenus sur les centres des roues par des boulons.

Bulletin PLM 11/1934csite Gallica https://gallica.bnf.fr

Son principal défaut résidait dans son unique cabine de conduite à une extrémité. Il en résultait une obligation de retournement en fin de parcours ce qui pouvait s’avérer pénalisant pour l’exploitant. Encore fallait-il pour cela que la gare en question soit équipée des installations correspondantes ce qui limitait les parcours sur lesquels il pouvait être engagé. Seule sa circulation en double avec une cabine à chaque extrémité permettait de pallier cet inconvénient qui s’est finalement révélé majeur au point de limiter sa production aux deux seuls exemplaires livrés.

Les deux exemplaires numérotés ZZC 50 C1 et 2 furent affectés en juillet 1935 à l’école de conduite de Dijon. La lettre C correspondait à l’identification du constructeur comme par exemple le K pour Bugatti, le G pour Renault, le D pour Somua ou bien encore le M pour Berliet.

 

Ces deux prototypes n’ont pas eu de suite. C’est vraisemblablement au cours de la deuxième guerre mondiale qu’ils ont été mis en sommeil et apparemment, personne n’a jamais cherché à les réveiller !

 

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