Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Cheminot Transport

Le fourgon M des trains de marchandises

Image d’illustration : Jean-Louis Tosque que je remercie pour son autorisation de la republier.

Sources :

 La Vie du Rail Notre Métier 6 décembre 1953 site https://gallica.bnf.fr/

Wagon fourgon pour trains de marchandises site https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM17000865,  Autres documents personnels.

 

  Le fourgon M 

 

Photo Jean-Louis Tosque publiée avec son aimable autorisation

 

Pourquoi un fourgon dans les trains de marchandises ?

L’ICT de 1947 (Instruction sur la Composition des Trains) prévoyait à son article 24 que les trains de marchandises devaient avoir un frein à vis de queue et que ce frein devait être gardé par un agent. Seule, l’exception prévue au dernier alinéa de cet article, dispensait du gardiennage du frein à vis (train de pas plus de 20 unités-véhicules dans la mesure où le frein à air continu fonctionnait sur le véhicule porteur du frein à vis de queue ou sur un véhicule placé en arrière). L’AGS2 et sa première annexe feront évoluer cette règle en dispensant le gardiennage puis en supprimant le frein à vis de queue.

La Vie du Rail Notre Métier 19 janvier 1953 site https://gallica.bnf.fr/

D’autre part, les lignes secondaires avaient besoin d’un fourgon pour la livraison et l’enlèvement des colis et bagages dans les gares intermédiaires du parcours desservies par des trains omnibus, qu’ils soient de marchandises ou de marchandises voyageurs. La remise des plis ou des valeurs dans les gares et le recueil de ceux-ci au départ nécessitaient également un véhicule aménagé du type des fourgons.

Le fourgon M, conçu par la Division des études voitures et wagons de la SNCF, a fait l'objet de plusieurs versions qui différaient de façon marginale au niveau du châssis (rivé ou soudé), des boîtes d’essieux ou de la tare mais les caractéristiques principales restaient les mêmes. Celui dont je vais vous parler aujourd’hui est le modèle de 1953 qui avait été commandé à 600 exemplaires en deux variantes et dont les premiers de cette série avaient été livrés par les Etablissements Soulé de Bagnères de Bigorre. L’immatriculation s’inscrivait dans la tranche 922700 à 922999 et 923000 à 923299. Sur le fourgon M appartenant au service V ci-dessus, on peut voir qu’ils ont reçu par la suite une immatriculation UIC  40 87 951 x xxx-x

Les caractéristiques étaient les suivantes.

La Vie du Rail Notre Métier 6 décembre 1953 site https://gallica.bnf.fr/
La Vie du Rail Notre Métier 6 décembre 1953 site https://gallica.bnf.fr/

Long de seulement 8,18 mètres (tampons compris), c’était un des plus petits véhicules construits après-guerre. La tare était de 12,5t et la charge utile de 3t. Sur la photo du fourgon avec la lanterne de queue, on peut voir sur la face latérale une étoile avec un chiffre en son centre, cela signifiait qu’il pouvait aussi rouler à 100 avec la charge indiquée dans l’étoile (3 tonnes en l’occurrence)

Photo Jean-Louis Tosque publiée avec son aimable autorisation

Quel était son aménagement intérieur ?

La Vie du Rail Notre Métier 6 décembre 1953 site https://gallica.bnf.fr/

Le fourgon M était composé de 3 parties.

  • Un grand compartiment à une extrémité dont l’accès se faisait par une grande porte coulissante (sur les deux faces latérales) pour recevoir les colis ou les bagages.
  • Un petit compartiment à l’autre extrémité accessible également de l’extérieur par une porte.
  • Un compartiment central où se trouvait le chef de train qui disposait d’un casier à plis, d’une table d’écriture pour renseigner les relevés de véhicules et bulletin de composition au fur et à mesure des manœuvres effectuées dans les gares du parcours. Par rapport aux guérites des gardes frein, ce fourgon offrait des éléments de « confort » comme des toilettes, un poêle à charbon, une armoire vestiaire et bien évidemment des sièges. C’est dans ce local que se trouvait le frein à vis mais aussi le robinet de frein continu.

La modification de la réglementation et la disparition progressive des trains de desserte sur les petites lignes ont amené la SNCF à radier un grand nombre de wagons ou à les affecter au parc de service. Le Transport et l’Equipement ont été les deux grands affectataires de ce fourgon qui a séduit par la suite un certain nombre d’associations en vue de les restaurer.

Ce signal de départ donné à Foix, par ce chef de service à la casquette blanche à une époque (1971) où les trains de desserte avaient encore un avenir, est une séquence que l’on ne reverra malheureusement plus.

Photo Jean-Louis Tosque publiée avec son aimable autorisation

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article