18 Février 2024
Image d'illustration Notre Métier 28/01/1952 site https://gallica.bnf.fr/ cliché DUBRUILLE
Sources : La Vie du Rail Notre Métier 29/07/1953, Notre Métier 28/01/1952, Notre Métier 14/01/1952, Notre Métier 29/10/1951 le tout sur site https://gallica.bnf.fr/
Autorail de Dietrich 640 CV
En octobre 1951, les chemins de fer Algériens (CFA) prenaient livraison d’un autorail d’une longueur exceptionnelle pour l’époque (48,85 m). C’était le premier d’une série de douze exemplaires.
Construit par la firme de Dietrich dans les ateliers de Reichshoffen en France, cet autorail double, à motorisation répartie sur deux bogies, développait 640 chevaux pour un poids à vide de 74 tonnes et de 96 tonnes en charge (passagers et plein de combustible). Apte à rouler à 120 km/h, vitesse limite des voies algériennes, il avait été testé en France à 154 km/h et avait obtenu, pour des essais en Algérie, une dérogation de dépassement de la vitesse limite de 10% soit 132km/h.
La compagnie de Dietrich disposait d’immenses et modernes ateliers sur une surface de 194 000m2 dont 70 000m2 d’ateliers couverts.
L’origine de la maison mère remontait à 1684 et les premiers bâtiments de l’usine de Reichshoffen datent de 1767. L’atelier de construction du matériel ferroviaire a été construit en 1855 et a commencé à produire d’abord des wagons et ensuite des voitures à voyageurs dès 1864. Des motrices électriques ont suivi à partir des années 1920 et c’est en 1933 que le premier autorail est sorti des chaines de production. Il s’agissait d’un 210 CV que j’ai décrit ici https://cheminot-transport.com/2021/06/l-autorail-de-dietrich-210-ch.html . En 1952, après près de 100 cent ans d’exploitation, l’atelier de Reichshoffen avait livré plus de 74 500 wagons, 3 500 voitures à voyageurs, 260 tramways et 175 autorails.
Le chemin de fer Algérien avait été un client fidèle de cette compagnie puisqu’il avait reçu ou avait en commande 2 autorails de 320 CV, 12 de 640 CV, 5 fourgons automoteurs de 1500 CV, 5 fourgons automoteurs de 600 CV et 16 fourgons automoteur de 420 CV.
Ci-dessous la chaine des autorails ZZN destinée au CFA.
On voit, ci-après, le chargement, au départ de Sète pour Alger, d’un demi-élément du ZZN105 (série 101 à 112) sur le bateau Ste Hélène de la compagnie Daher.
Description générale
Il s’agissait d’un autorail à deux caisses reposant chacune sur deux bogies dont un moteur et l’autre porteur. L’intercirculation entre les deux éléments étaient rendue possible par un soufflet. Chaque extrémité comportait une cabine de conduite ce qui rendait l’autorail réversible.
Doté d’un confort moderne notamment au niveau de la suspension et de l’insonorisation, le ZZN offrait 40 places en 1ère/ 2ème et 98 places en 3ième classe auxquelles s’ajoutaient 10 strapontins. En période de forte affluence, 94 voyageurs debout pouvaient prendre place. A cela s’ajoutaient un compartiment à bagages et un autre de poste.
On voit sur le schéma ci-dessous comment se présentait l’agencement intérieur.
Le dispositif de freinage s’appuyait sur :
Le chauffage était assuré par deux chaudières (voir sur le schéma ci-dessus) fonctionnant au charbon. Une moto pompe permettait la circulation de l’eau chaude dans les radiateurs.
Motorisation
Les moteurs diesels étaient des Saurer du type BZDS comportant 12 cylindres de 140mm d’alésage et de 180mm de course soit une cylindrée de 33,250 litres. A 1500 t/mn, ce moteur développait une puissance de 320 CV. La transmission était assurée par une boite à 5 vitesses synchronisées.
Performances
Comme indiqué précédemment, la vitesse limite de cet autorail s’établissait à 120km/h. Il pouvait franchir les rampes de 15mm/m à 65km/h et les rampes de 25mm/m à 40km/h.
Je n’ai pas trouvé jusqu’à quelle date les CFA ont exploité ces autorails qui, à l’époque de leurs livraisons, faisaient partie des autorails parmi les plus modernes du marché.