Image d’illustrationAgence Rol Public domain site Gallica.bnf.fr/BnF
Sources : Journal de Toulouse 4 août 1849 site Gallica.bnf.fr/BnF, Le Mémoriel Bordelais 17 juillet 1850 site https://www.retronews.fr/, Le temps 27 novembre 1871, La Presse 8 août 1873, L’Evénement 1 août 1880 site https://www.retronews.fr/ , Revue des arts décoratifs juillet 1892 site Gallica.bnf.fr/BnF, La Patrie 24 Septembre 1896 site https://www.retronews.fr/ ,Le Génie civil 9 juillet 1892 site Gallica.bnf.fr/BnF, Le Génie civil 30 janvier 1892 site Gallica.bnf.fr/BnF, Le Génie civil 3 octobre 1896 et 30 octobre 1896 site Gallica.bnf.fr/BnF Le Voltaire 24 septembre 1896 , Courrier de Saône et Loire 18 octobre 1896, Le Matin 24 octobre 1896 site https://www.retronews.fr/, Bulletin PLM janvier 1933 site Gallica.bnf.fr/BnF
Du Train Impérial au train Présidentiel (deuxième partie)
Le 4 août 1849, la presse parlait pour la première fois du train présidentiel. Ce jour-là, Louis Napoléon Bonaparte, qui n’était pas encore Empereur mais qui était déjà Président de la République depuis quelques mois, se rendait à Tours. Était-ce un train spécifique comme le train impérial ou un simple aménagement de quelques wagons pour la circonstance ? La réponse est donnée dans le journal « Le mémorial Bordelais » du 17 juillet 1850. Le train était composé d’un wagon d’honneur des grandes cérémonies, de deux wagons salon et de deux wagons de 2ième classe pour les gens de service.
Faisons maintenant un saut de plus de vingt ans pour enjamber le second empire et ses trains impériaux décrits dans l’article précédent.
On entend de nouveau parler du train présidentiel en 1871 lorsqu’Adolphe Thiers, président ayant succédé à Napoléon III, se rendait à Rouen en train. Ne voulant pas d’un train spécial, il avait utilisé l’Express ordinaire en y faisant rajouter un wagon-salon. Cela me fait penser au « président normal » que nous avons eu un peu plus tard.
Le 8 août 1873, le nouveau président, le Maréchal Mac Mahon, se rendait à Calais sans tambour ni trompette en compartiment de 1ère classe sans que le personnel du train en soit informé. Est-ce sa rigueur toute militaire ou ses origines Irlandaises qui le conduisaient à voyager incognito? On peut penser qu'il n'était pas encore entré complètement dans la fonction puisque, par la suite, il n'avait pas hésité à utiliser un train spécial composé du traditionnel wagon-salon, de deux wagons de premières dont un mis à la disposition de la presse et d’un fourgon pour les chevaux du président et de son état-major.
Sous Jules Grévy en 1880, les compagnies reprenaient quelques habitudes des années impériales en mettant à disposition des trains mieux adaptés aux besoins des longs voyages sans pour autant qu’ils soient dédiés à la fonction présidentielle. Ainsi, la compagnie de l’Ouest formait un train présidentiel composé d’un fourgon, de deux voitures salons, de 5 voitures de première classe dont deux pour la presse, d’une voiture mixte et de la voiture du « directeur » qui comprenait un salon, une chambre à coucher, un cabinet de toilette et une cuisine.
Mais c’est sous la présidence suivante, celle de Sadi Carnot, que l’on allait retrouver tout le luxe d’antan. En effet, les chemins de fer de l’Est construisaient en 1892 des voitures dédiées aux voyages officiels.
La vue ci-dessous montre le train présidentiel, tracté par une 220, lors de son premier voyage officiel à Nancy au mois de Juin 1892. A l’aller ce fut la 220 n°803 avec son tender 1803, au retour (image ci-dessous) ce fut la 220 n°801 avec son tender 1801. La presse rapportait que ces locomotives avaient atteint, sur une partie du parcours, une vitesse de 110 km/h pour résorber des retards. Notez la décoration très « discrète » de la locomotive qui a dû quelque peu s’envoler lorsque le train a roulé à plus de 100km/h.